À mon premier réveil, 
Lorsque je pris corps hors de celui de cette femme,
Que bientôt j’appelais Mère,
J'ouvris les yeux sur ces étendues de glaces, 
Offrant à la nature l'écho de mes cris, 
Et la chaleur de mon souffle se perdit en nuées dérisoires.

J'étais l'innocence mais déjà le combat,
J'étais l'instinct mais déjà l'humain,
Mes espoirs étaient ceux de tout un peuple.

Savais-je que j'étais l'Ancêtre ? 
Qu'on me nommerait primitif ?
Étais-je déjà l'empreinte fossile ?

J'étais simplement le clan, la chasse, le tailleur de pierre, le nomade. J'étais la baie, le fruit, la peau de l'ours, les bois du cerf, l'écaille du poisson. J'étais l'homme neuf qui se dressait sur ses pieds pour comprendre.

J.W

Entrer dans une enseigne de vêtements & chaussures réputée,
Dans l'intention de lâcher (quand même) 150€ minimum dans une paire de pompes...

S’adresser aux 2 vendeurs à la gueule de cocker déprimé pour obtenir ta pointure… 
Avec l’impression de leur demander de s’arracher une coui**e au passage.
Les entendre soupirer dans l’arrière-boutique et se dire d’un air dépité 
« Ca y est, c’est reparti ! », 
sous-entendu : « les cons sont de retours ! »

Faire de grands gestes aux mêmes vendeurs pour oser
caresser l’espoir d’essayer d’une autre pointure, 
Qui n’en ont rien à péter de toi,
Qui préfèrent faire des ronds de jambes aux septuagénaires lâcheurs de billets,
Qui de leur coup d’œil narquois voudraient de te dire : « on t’a repérer p’tit gars, tu viens ici pour essayer tes pompes et après tu vas les acheter en promo sur internet ! »

Finalement à force de persévérance, d’opiniâtreté,
Réussir à obtenir la paire voulue et dans la bonne pointure, 
Le tout pour finir à la caisse avec derrière le comptoir,
les 2 grands sourires de faux Derch, 
Les mêmes qui 3 minutes avant t’auraient piétiné de bon cœur
juste comme ça, se détendre un peu.

« Avez-vous tout ce qu’il faut pour l’entretien Monsieur ?
(Tu nous lâches encore 15€ s'te plait ?) »

« Moi je sais pas mais vous j’ai bien l’impression que vous avez tout ce qu’il faut pour bien entretenir votre connerie ! Allez bonne journée. »

Enfin, c’est ce que j’aurais voulu répondre mais je me suis contenté de mon sourire courtois, celui qui dit « merci », qui en secret voudrait bien l’ouvrir mais qui, 
Par peur de faire trop de vague, 
Intériorise ces petits drames du quotidien avec beaucoup de philosophie… en se consolant d'avoir une belle paire de pompes.

Monde de merde ? 

Vous pouvez toujours commander le 1er Tome de J'appartiens au vent,
avant la sortie du Tome 2 ! 

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